Le Clan MacLaren

Textes compilés par Alan McNie, 1986
Cascade Publishing Company, Jedburgh, Ecosse
Traduction de Nicolas Delarue, 2006


Le personnage choisi pour représenter le clan est un chef des jours anciens. Il a sur la tête le clogaid ou casque conique, et porte un court lurich, ou chemise du coursier, sous un doublet leathern, signe antique d’autorité. Le Breacan fheile, ou le plaid ceinturé, est du tartan du clan, et les pieds sont protégés par des Cuarans en peau de cerfs. L'arc qu'il tient a la même forme qu’un arc trouvé dans un marais de lnch, dans le Lochaber. Avec une telle arme un jeune chef du clan MacLaren frappa avec sang-froid et adresse Caillain uaine, le chef d'une bande Campbell, et récupéra son bétail que les agresseurs dérobaient. Son cairn est toujours entretenu, et le "sgeulachd" traditionnel (la légende), est intéressante. Le quiver  est en peau de blaireau, comme cela est décrit dans la vieille poésie gaélique.

 

 

 

 

Clan MacLaren

Résumé de l’ouvrage “Les clans des Highlands écossais” de James Logan, 1845

Les Maclaren nous offre l’exemple d'un clan d’antique renommé, dont l’importance décline ensuite en comparaison d'autres tribus plus fortunées. La tradition donne comme origine aux MacLaren une sirène. Cette idée naïve, comme de nombreuses légendes, est cependant suffisante pour influencer les héraldistes. Ils font allusion à la créature merveilleuse dans leurs recueils de blason, le Lyon College of Arms, lors de l'enregistrement en 1781 des armes familiales à la demande de l’éminent Lord Dreghorn qui se proclame chef de famille.

Loarn ou Laurin, un des fils d'Erc, s’établit en Argyle en 503. On dit qu’il donna son nom au district. Ce nom, de quelque manière qu'on l’épelle, est invariablement prononcé Lawrin en gaëlique. Il ne fait aucun doute que c'est une modification de Lawrence (Laurent), saint martyrisé sous Valérien en 261. Son orthographe gaélique est Labhrainn, le bh étant silencieux.

En 843, Kenneth MacAlpin, le chef de la postérité des fils d’Erc et de leurs alliés, renverse les Picts du sud. Il prend possession de leurs territoires et transfère le siège du gouvernement à Abernethie, leur capitale, dans le Strathearn, comté de Perth, où il est  couronné roi de toute l'Ecosse.

Pratique bien connue, les conquérants répartissent parmi leurs alliés victorieux les terres acquises. Il est presque certain que le chef de la tribu de Laren, d'Argyle, reçoit sa part de territoire. Balquhidder et Strathearn ont toujours  été connus comme le "pays" du clan Laren. La tradition corrobore cela en disant qu’aux trois frères d'Argyle est assigné ce territoire. L’aîné occupe l'Auchleskine au centre, le cadet le Bruach à l'ouest, et le benjamin le Stank, à l'extrême est du district. Une coutume strictement observée jusqu’à aujourd'hui confirme la tradition ; les tombes des trois branches sont marquées dans le kirkyard (cimetière paroissiale), d’ouest en est comme indiqué précédemment ! Dans la requête qu’il soumet au Lyon court of Arms, Lord Dreghorn trace son ascendance par Donald Maclaurin jusqu’aux antiques propriétaires de l'île de Tiree, dans le pays d'Argyle. Une amitié fondée sur la conviction d'une commune parenté subsiste toujours entre ceux du nom habitant l'ouest, et le clan Laren de Perthshire.

L'histoire ancienne des Sénéchaux et Comtes du Strathearn remonte trop loin pour qu’elle soit bien connue. Il ne fait pourtant aucun doute qu'ils descendent de ceux que MacAlpin installa dans ce district. Durant le règne du Roi David I Malise, alors Comte, les "Lavernani" participent à la bataille de Standard en 1138. Lord Hailes, si précis dans ses annales de l'Ecosse, dit que ceux-ci ne peuvent qu’être le clan Laren. Ils doivent comprendre deux branches, Argyle n'étant pas alors un comté séparé. Ils forment un groupe suffisamment nombreux pour que l’historien Aldred les mentionne.
Dans la liste de soumission à Edouard I d’Angleterre, que tant de nobles d’Ecosse sont obligés de signer en 1296, nous trouvons Conan de Balquhidder, et Laren d'Ardveche en Strathearn. Les historiens pensent qu'ils sont les cadets du comte de Strathearn.
Ce titre de comte subit beaucoup de changements jusqu'à ce qu'il soit lié à la couronne en 1370. Les MacLaren sont alors réduits de l'état de propriétaire à celui de "kyndly" ou locataires perpétuels.

[…]

Dans la liste des clans ayant eu des capitaines, des chefs, et des cheftains, le "quhome on thai depend", élaboré en 1587, le "Clanlawren" semblent prouver son indépendance. Dans une autre liste, datée de 1594, ils apparaissent encore en position semblable.

Outre leurs services dans les guerres nationales, les Maclaren sont engagés dans beaucoup de querelles et d’affrontements que l'ancien état de la société celtique rendait inévitables. Certains de ces combats montrent  clairement l'ancien statut du clan.

Un Maclaren, un "innocent" d'intellect faible, revenant d'une foire tenue chez Kilmahog, à l'ouest de Callendar, croisse un jour un membre du clan voisin des Lenie Buchanans. Ce dernier frappe notre homme sur la joue avec un saumon et fait tomber son bonnet. Cette insulte demande une réplique vigoureuse. Le jour de la foire d'Angus, dans Balquhidder, de qui est tenu près d'Auchleskine, les Maclaren, comme d'habitude, viennent en grand nombre. Tôt dans la matinée, les gens d'Auchleskine observent une bande d’hommes venus de Ruskachan, dans le Strathire. La foule se demande qui ils pouvaient être. L'idiot raconte alors, pour la première fois, son aventure à la foire de Kilmahog, et dit ce sont les Buchanans venu pour vider les McLaren du champ. Surpris, les McLaren,  envoie immédiatement la crois tara, ou croix d’alerte, à travers le pays, et tous les hommes accoururent au rassemblement. Les Buchanans approchent et rencontrent les MacLaren à Beannachd Ao'nais, à l'est d'Auchleskine. Les MacLaren engagent le combat bien que toutes leurs forces ne soient pas encore arrivées. Ils combattent avec une grande détermination, et leurs amis viennent à leur aide de toutes parts, mais les Lenies pressent et conduisent le clan Laren en dehors du champ, à un mille au moins de distance. A l'endroit où se tient maintenant le presbytère, un homme voit son fils abattu et pousse son cri de guerre. Les hommes se rassemblent alors autour de lui. Il avance sur l'ennemi avec une telle fureur, semant la mort autour de lui avec son Clai'mòr, que ses frères de clan, enflammé par la miri-cath, ou folie des batailles, se précipitent désespérément après lui. L'assaut furieux est irrésistible et les Buchanans sont balayés. Ceux qui en réchappent cherchent le salut en plongeant dans la rivière Balvie, une onde profonde, depuis appelée le Linn nan seicachan. De là, seuls deux guerriers ressortent, mais c’était pour être poursuivis par les MacLaren. L’un est tué à Gartnafuaran, et l'autre tombe à un endroit nommé depuis Sron Lainie. Ces faits sont contés en détails dans le Balquhidder, avec les particularités de la tradition orale, et se seraient produits durant le règne des Alexanders, de 1106 à 1285.
John Stewart, le troisième Lord Lorn, a un fils illégitime, Dugal, avec une dame MacLaren de Perthshire. Selon la loi féodale, ce fils est incapable d’hériter des domaines paternels, qui reviennent alors à son oncle Walter. Dugal est l'ancêtre des Stewart d’Appin. A la mort de son père, en 1469, il doit imposer ses prétentions par la force. La querelle vise-t-elle seulement les terres d'Appin ou aussi tous ses droits héréditaires ? En tout cas un sévère conflit en est l’aboutissement. La tradition nous informe qu'il est très énergiquement soutenu par les amies de sa mère, les McLaren. Cent trente d’entre eux tombent dans la bataille qui a lieu au pied du Beandouran, dans le Glenurchie.

Vers 1497, ce clan a encore eu des ennuis occasionnés par  un vol sur les monts de Lochaber. Les MacDonald suivent les voleurs, et, les ayant rattrapé dans le Clenurchie, après une vive échauffourée, récupèrent leur proie. Les MacLaren vont directement chez leur allié, Dugal Stewart d'Appin, qui les rejoint avec ses hommes et marchent en hâte à la poursuite des MacDonald. Ils les arrêtent dans les Black Mount de Glencoe. C'est une boucherie des deux côtés. Dougal et Donull MacAonghais Chonuill mhic, de Keppach, les chefs de leurs clans respectifs, sont tués ! On peut remarquer que les liens de sang existent toujours entre les Stewart et les MacLaren, qui suivirent nombreux la bannière d'Appin en 1745-6. Au retour de ce régiment ont compte treize MacLaren tués et quatorze blessés.

Les MacGregor sont accusés d'un forfait des plus choquant, commis en 1558, et qui semble avoir provoqué le déclin du clan Laren. Il est ainsi décrit dans leur procès pour le meurtre du Colquhouns en 1604 : - « John McCoull, accusé du meurtre des propriétaires du Clan Lawren, leurs femmes et enfants ; commis il y a quarante-six ans !  ». Près d’un demi siècle s'était écoulée, quand le verdict tombe : « propre, innocent, et acquitté desdits crimes. » Les MacGregor de toute façon occupent les fermes ayant appartenues aux légitimes propriétaires abattus. Il est singulier que ces mêmes terres soient maintenant la propriété du chef du clan Gregor, alors qu’il fut poursuivit en 1798 par les commissaires des domaines confisqués. Quoi qu’il en soit, la terre est l’origine de la querelle. Et quelle que soit le degré de la provocation, un sentiment plus amical a prévaut ensuite et existe maintenant entre les deux clans, renforcé par de fréquents mariages.

Balquhidder, le pays du MacLaren, est long de dix-huit milles et large de sept. Le dernier recensement dénombre 1.049 âmes, parmi lesquelles pas plus de vingt portent le bon patronyme. C’était autrefois très différent. Ceux du nom étaient si nombreux que personne d’autre n'entrait dans l'église avant que les Maclaren n’aient pris leurs sièges. La première question habituellement posée à leur retour était, «Quel combat ou querelle s'est produite aujourd'hui ? ». Car toutes les parties sont armées et le sang coule fréquemment lors de ces bagarres insensées. Dans le Lord High Treasurer's une ligne de l'année 1532 semble se rapporter à la pratique. Dans ce recueil nous constatons que Sir John Mac Laurin, vicaire de Balquhidder, est tué. Plusieurs de ses parents sont impliqués dans la tuerie et sont mis hors la loi. Il n'y a aucune autre référence à cette affaire que ce qui précède. Il est probable que le vicaire perdit la vie dans un effort charitable pour empêcher le sang de couler lors d'un de ces rencontres rituelles.

MacLaurin, de l'ouest d'lnvernentie, est fait prisonnier après Culloden, et marche vers Carlisle pour subir son procès. Quand le groupe atteint une hauteur près de Moffat le prisonnier s'échappe. Il dégringole au fond du val, court le plus vite possible, gagne un trou d'eau où il plonge, et se cache toute la nuit, immergée au cou et la tête recouverte d'herbe. Il rejoint ensuite son pays où, dans des vêtements féminin, il vit clandestinement jusqu'à ce que l'acte d’indemnité l’ait protégé de toute poursuite. C'est la base de l'histoire de «Pate in Perill », raconté dans la nouvelle de Waverley intitulé « Redgauntlet ».

Parmi les membres les plus distingués de ce clan est Colin MacLaurin, fils d'un ecclésiastique de l'Argyle, successivement professeur des mathématiques dans les universités d'Aberdeen et d'Edimbourg. Ses divers travaux philosophiques lui procurent l'amitié d'un large cercle d'hommes les plus éminents de son jour. Mais il est victime de sa loyauté à l'âge de quarante-huit ans. Il prend une part active à la défense d'Edimbourg en 1745. Quand cette ville tombe dans les mains de prince Charles, il bat précipitamment en retraite, ce qui  l'expose au froid et aux rudes conditions qui l'emportent en juin 1746. Son fils John, devient sénateur du College of Justice d'Edimbourg en 1787 sous le titre de seigneur Dreghorn. Il est connu comme un éminent qu'avocat et l’auteur de travaux professionnels et autres.

Ewen Maclaurin, natif d'Argyle, lève à son propre comte les « loyalistes de la Caroline du Sud » dans la première guerre américaine.

James Chichester MacLaurin, M.D., est médecin militaire. En 1794 il accompagne l'armée britannique en Hollande, mais sa santé s'altère, il meurt à l'âge de trente huit ans.

Le colonel James MacLaren, C.B., se distingue brillamment dans l'armée indienne. Son courage en menant le 16ème d'infanterie indigène du Bengale à la victoire de Sabraon, où il est sévèrement blessé, lui vaut les éloges du Gouverneur-Général. Son père était bien connu en tant que « baron Mac Labhrain », et nous ne pouvons que constater avec regret que ce distingué officier a comme tant d'autres, adopté l’écriture moderne corrompue de son nom.

Les armes du Clan Laurin sont : d’or aux deux chevrons de gueules (rouge), dans la base des chevrons un navire de sable (noir), voiles ferlées, les avirons en action, le tout dans une bordure de gueules.  Au dessus du blason, la tête d'un lion trône au dessus d’un casque entre deux branches de laurier, sur une couronne orientale de trois points d’or et de gueules. La devise, au-dessus «Dalriada», dessous «Ab origine fidus».

L'insigne : Suaicheanhs, Labhrail, ou encore  Buaidh craobh, soit laurier sauvage, Laureola. Le Cath-ghairm, ou cri de guerre : Craig an Tuirc, le rocher du cochon.

 

Pays des MacLaren 

Les cartes utilisées ci-dessous sont d’abord des illustrations. Elles sont assez précises, cependant, pour être corrélée avec une carte classique. Les frontières de clan sont approximatives. Aucune frontière précise n'était maintenue dans les temps anciens et les territoires fluctuaient fréquemment.

scoland

map clan

MACLAREN : CARTE DU CLAN 
1. Achleskine : Territoire McLaren de longue date.
2 Ardveich : Le premier cadet des MacLaren.
3 Balquhidder Kirk : A une période, tous les MacLaren y siégeaient avant les gens extérieurs au clan.
4 Callander : Le Lycée MacLaren y rappelle de la présence du clan.
5 Coircrombie : Siège de la branche du 17ème siècle.
6 Creag an Tuirc : le rocher du cochon - slogan de clan et place de rassemblement.
7 lnverneqty, Wester : John MacLaren y combattit rob Roy jusqu’à la mort.
8 Kirkton Church : De nombreux MacLaren sont enterrés ici.
9 Laggatt : Un MacLaren y était propriétaire foncier au 17ème siècle.
10 Ogle Glen : dans les limites du territoire des chefs.