Formation du scoutmestre
Session n°3 : la doctrine sociale de l'Eglise

Session de réflexion philosophique.

Nous pouvons synthétiser la doctrine sociale de l’Eglise en 3 grands principes qui se télescopent les uns aux autres et qui ne forment qu’une seule idée directrice qui propose une adaptation des Evangiles à nos sociétés, une proposition qui reste cependant universelle.

L’objectif de cette session est de présenter ces 3 principes et d’en tirer des applications concrètes à l’échelle du scoutisme.

1. Principe 1 : La dignité humaine

La base de la doctrine sociale.
Sans ce principe qui semble évident, on ne peut bâtir de société juste.

La dignité humaine c’est la reconnaissance par tous en tous d’une humanité fondée sur la liberté.

C’est parce que l’homme a la liberté qu’il est pleinement homme, qu’il est à l’image de Dieu, et qu’il est digne de respect.

On doit respecter cette dignité, en respectant la liberté de chacun.
Ainsi dans le scoutisme comme ailleurs, on doit permettre l’exercice de cette liberté pour chacun.

Bien sûr, Lorsque la liberté est sans règle, la société devient une jungle.
La loi scoute est là pour nous cadrer dans cette liberté, comme la justice dans la société.

Chez les scouts, on doit pouvoir être capable de laisser une marge de manœuvre à tout le monde, cela suppose l’écoute, mais aussi la confiance et la responsabilité donnée à chacun à sa mesure.

2. Principe 2 : l’action subsidiaire

Il vient en prolongement du premier principe.

Si on est d’accord avec le principe de la dignité humaine, il faut laisser la liberté de choix et d’actions aux personnes humaines.

Ainsi, l’action subsidiaire, c’est laisser leur liberté et leur responsabilité à nos subsidiaires, c’est-à-dire ceux qui sont en dessous de nous dans une hiérarchie.

Les supérieurs doivent laisser agir les subsidiaires dans leurs fonctions et ne pas diriger leurs actions en dépassant leurs droits.

Ainsi le chef de troupe donnera suffisamment d’autonomie à ses chefs de patrouille afin qu’ils soient vraiment chefs.

Le chef de patrouille confiera de vraies responsabilités à ses éclaireurs ou éclaireuses, sans tout faire tout seul.

3. Principe 3 : L’unité organique

Chacun doit agir pour le bien commun de tous selon son niveau.

Cela suppose la diversité et la liberté d’action, mais aussi des devoirs envers la société : Etat, Eglise, Famille, troupe scoute, patrouille scoute.

Dans une patrouille, les éclaireurs n’agissent pas uniquement pour eux-mêmes mais avant tout pour le bon fonctionnement de la patrouille.

4. Application au scoutisme

Le scoutisme est une communauté où tous ces principes sont directement applicables.

Plus précisément, ce qui nous intéresse est l’application et la vie de la doctrine sociale de l’Eglise dans la troupe, et en tant que chef de troupe ou cheftaine de compagnie.

Le chef qui a un rôle d’éducateur et qui a en charge les garçons (ou les filles) de son unité, doit être attentif et respectueux de chacun d’entre eux.

C’est pourquoi on ne fera pas de la cour d’Honneur une cour Martiale, c’est pourquoi le chef d’unité s’efforcera de connaître personnellement chacun des garçons (ou chacune des filles). C’est pourquoi le chef d’unité est un observateur aguerri en matière d’adolescence, de comportement de ses jeunes.

Ensuite, le chef d’unité devra bien veiller à l’action subsidiaire envers les CP et au sein des patrouilles car le principe de responsabilité est un des moteurs de la pédagogie éclaireur et ne peut exister sans la subsidiarité. Exemple : ce sont les CP qui choisissent leur second et non le chef d’unité… même si le rôle du chef d’unité est de guider ses CP.

Le chef veillera à ce que les éclaireurs ou les guides dans les patrouilles tiennent de vrais postes d’action et soient utiles à leur patrouille.

Concernant l’unité organique, il est pleinement utilisé via les postes d’action dans la patrouille. Chaque patrouillard est un membre de la patrouille de même qu’un organe fait partie d’un corps.

A plus grande échelle, l’éclaireur est membre du corps de l’Eglise. Et la patrouille, cette microsociété est un bel apprentissage à la vie et au respect de la doctrine sociale, même si les garçons ne s’en rendent pas compte.