L'opération Cap 2000

Extrait de “Maîtrises” n° 81

Plan :

Le contexte de l'opération
L'exigence absolu de la Nouvelel Evangélisation
Les Scouts d'Europe ont un rôle à jouer
Qualité du scoutisme
Dimension Européenne

L'opération Cap 2000
Les patrouilles cimes
Les raiders-scouts
Le développement de la branche

N'oublions pas nos chefs

Le contexte de l'opération

L’exigence absolue de la Nouvelle Evangélisation.

Plus que tout autre sans doute, le XXème siècle marque l’échec des tentatives de l’homme d’organiser sa vie sans Dieu.

Prenons deux exemples limités aux sociétés industrielles : en Europe de l’Est, l’espoir de créer une société égalitaire et fraternelle, basée sur l’idéologie marxiste s’est effondré, bien avant la chute des régimes communistes et du mur de Berlin. On sait, d’autre part, à quelles atrocités le nazisme a conduit.

Dans les pays occidentaux, fiers de leur réussite économique, il faut bien constater que les progrès de la science et de la technique, l’amélioration spectaculaire du niveau de vie, ne suffisent pas à donner aux jeunes des raisons de vivre. En témoignent autant la fuite éperdue dans les drogues que l’explosion de la violence gratuite ou l’accroissement du nombre des suicides de jeunes. L’histoire montre une fois de plus la vanité de l’orgueil humain de ne compter que sur ses propres forces.

Beaucoup se réfugient dans la “religion”, ressentant confusément qu’elle seule peut donner un sens à la vie. Ils semblent ainsi justifier le mot de Malraux : “le XXIème siècle sera religieux ou ne sera pas”. Mais tant de choses se cachent sous le réveil religieux actuel !

On assiste en particulier à une éclosion des sectes de toutes sortes, d’autant plus attrayantes qu’elles proposent des solutions simples à une humanité déboussolée en quête de certitudes.

D’autres rêvent d’un retour à un ordre ancien, idéalisé, et qu’il s’agirait seulement de restaurer.

Et pourtant nous savons depuis deux mille ans maintenant que le bonheur de l’homme, son salut, se trouvent dans le Christ.

La Nouvelle Evangélisation c’est découvrir nous-mêmes que le Règne du Christ est le but de notre vie, c’est prendre vie à son Amour, c’est montrer à nos frères “le Chemin, la Vérité, la Vie”.

Fantastique et exaltante mission que d’éclairer une fin de siècle enténébrée, de montrer aux hommes d’aujourd’hui, et d’abord aux jeunes dont nous avons la charge, que la Nouvelle Alliance n’est pas rompue, que malgré les infidélités multiples de l’homme, le Christ est toujours là, comme Il nous le montre en particulier si concrètement lors de chaque Eucharistie.

Mais il nous faut prendre conscience que l’annonce de l’Evangile n’est pas une simple possibilité. Elle est un devoir, pour aider les hommes à sortir de l’impasse dans laquelle leur orgueil les a fourvoyés.

Jean-Paul II nous le rappelle avec force dans “Christi fideles laïci” : “Il est bien certain que le commandement de Jésus - allez et prêchez l’Evangile - garde toujours vivante sa valeur et s’impose avec une urgence qui ne faiblit pas.

Toutefois la situation actuelle, non seulement du monde mais de tant de secteurs de l’Eglise, exige absolument que la parole du Christ reçoive une obéissance plus prompte et généreuse. Chaque disciple est appelé personnellement ; aucun ne peut refuser de donner sa réponse personnelle : “Malheur à moi si je n’annonce pas l’Evangile” (St Paul 1 Co. 9, 16).

Si l’appel à la Nouvelle Evangélisation est adressé à toute l’Eglise, les Scouts d’Europe ont un rôle propre à jouer :

Toute l’Eglise est appelée à travailler à la Nouvelle Evangélisation : Les évêques, les prêtres, les religieux, les laïcs isolés ou en groupes constitués. Dans l’Eglise, on trouve des vocations, des conditions de vie, des ministères, des responsabilités très divers et, en même temps, complémentaires.

Cette variété est une richesse, car elle est adaptée à la diversité de la jeunesse d’aujourd’hui. Mais elle ne l’est qu’à condition que nous ayons conscience d’accomplir une tâche commune : nous sommes les sarments d’une vigne unique, le Christ, comme Celui-ci nous le rappelle : “Je suis la vigne et vous les sarments”.

Le travail commun ne peut s’effectuer que par l’effet de la prière et de l’action de l’Esprit-Saint qui seul peut nous permettre de surmonter nos différences et parvenir à une véritable communion ecclésiale.

Cette action communautaire est une exigence chrétienne : “le fidèle laïc n’a pas le droit de se renfermer sur lui-même, en s’isolant spirituellement de la communauté, mais il doit vivre en un partage continuel avec les autres, dans un sens très vif de fraternité, dans la joie d’une égale dignité et dans l’intention de faire fructifier avec les autres l’immense trésor reçu en héritage. L’Esprit du Seigneur lui donne à lui, comme aux autres, des charismes multiples. Il l’appelle à divers ministères et à diverses charges. Il lui rappelle... que ce qui le distingue, ce n’est pas un supplément de dignité, mais une habilitation spéciale et complémentaire au service.” (Jean-Paul II, Christifideles, 20).

C’est cet Esprit de communion qui doit guider nos rapports avec tous ceux qui travaillent à la Nouvelle Evangélisation, en particulier les autres mouvements de jeunes et spécialement les autres mouvements de scoutisme.

Ainsi conçue, la spécificité des Scouts d’Europe est source de richesses pour l’Eglise. Cette spécificité tient à notre caractère de mouvement scout et à la dimension européenne de notre mouvement.

Spécificité du scoutisme : aujourd’hui on ne conteste plus sérieusement la qualité du scoutisme que nous pratiquons.

Nous croyons en son extraordinaire richesse, en sa puissante valeur éducative et évangélisatrice, qui tient aussi bien à ses buts qu’à sa méthode et à son cadre d’action.
Sans aller jusqu’à les définir - je n’en ai pas la place - qu’il me soit permis seulement de les rappeler, notamment à ceux qui débutent dans leurs responsabilités de CT, pour souligner notre spécificité.

Les buts : un scout se reconnaît entre mille. C’est sûr, nous voulons former un type d’homme particulier, équilibré, harmonieux, capable d’agir dans le monde qui l’entoure, d’aider et de servir les autres. Nous visons à développer :

  • sa santé : un corps sain ;
  • son sens du concret et du réel à travers les techniques, l’habileté manuelle ;
  • son caractère : une volonté ferme, un jugement sûr, un solide sens de l’humour ;
  • son sens du service : il est “fait pour servir” ;
  • son sens de Dieu qui oriente sa vie.

Le scoutisme est un tout. Les cinq buts sont indissociables pour “faire un scout”. S’il en manque un, quel qu’il soit, on ne fait pas du scoutisme.

La méthode : son originalité tient à la large place qu’elle fait à la confiance et à l’esprit d’aventure. Elle est basée sur cinq moteurs :

  • l’intérêt : il s’agit principalement des techniques maîtrisées par les garçons. La concurrence est forte aujourd’hui mais nos activités restent attrayantes et attirantes lorsque l’on fait du travail de qualité. Cap 90 a montré l’intérêt que pouvaient susciter des techniques maîtrisées et poussées ;
  • l’action : sous forme de jeux pour donner libre cours à l’énergie débordante des adolescents ;
  • la responsabilité, confiée à chaque garçon en fonction de ses compétences qu’il ait 12 ou 17 ans ;
  • le système des patrouilles, qui permet d’utiliser la dynamique des rapports entre les patrouilles ;
  • la Cour d’Honneur et le Conseil de Chefs, véritables organes de décision et de commandement, où le rôle essentiel est joué par les CP.

Le cadre du jeu scout peut se définir par cinq éléments qui concernent des dimensions différentes :

  • la nature, lieu de toutes les activités, de plus en plus essentielle pour le jeune citadin ;
  • la patrouille, organisation scoute de la bande, intimement liée à la psychologie de l’adolescent comme nous le rappelle encore l’apparition des “zoulous” en région parisienne !
  • la loi, véritable règle du jeu, d’autant plus indispensable aujourd’hui qu’avec l’effondrement de beaucoup de familles et des règles sociales, elle constitue souvent l’unique repère du garçon pour conduire sa vie ;
  • l’engagement, appuyé sur l’honneur du jeune, sa parole mais aussi sur la grâce de Dieu ; ils jalonnent la vie scoute : promesse bien sûr, mais aussi investiture du CP ;
  • le civisme, par la prise de conscience de l’appartenance à des communautés dans lesquelles il a un rôle à jouer : sa patrouille, sa ville, sa province, sa Patrie, l’Europe. Le scout doit être un
    facteur de “rénovation sociale” (cf. proposition n° 52 du synode des évêques de 1987).

La simple énumération de ces quinze éléments montre bien la spécificité du scoutisme. Pour autant, celui-ci n’est pas une chasse gardée. Il est proposé à tous à condition qu’on ne veuille pas, en y entrant, en changer les règles !

La dimension européenne du mouvement

Présents dans la plupart des pays d’Europe, y compris au-delà de l’ancien rideau de fer, les Scouts d’Europe ont pour vocation d’être un ferment de l’unité chrétienne de l’Europe.

A travers les frontières, le mouvement réunit, dans un esprit de fraternité qu’il nous faut consolider, des jeunes ayant le même idéal. Il constitue un moyen concret de bâtir l’Europe chrétienne de demain.

L’opération Cap 2000

Elle s’inscrit dans le contexte que je viens de décrire. Son sens premier est de susciter, puis de vivifier, l’esprit missionnaire de la branche Eclaireurs dans son ensemble, et des aînés en particulier : nous savons tous l’effet d’entraînement qu’ils peuvent avoir sur leurs jeunes frères.

L’opération comporte trois volets principaux :

Les “patrouilles cimes”

Il s’agit en fait de pousser à fond les cinq moteurs de la méthode pour entraîner les garçons vers les sommets !

Les patrouilles cimes seront des patrouilles capables d’atteindre un sommet dans une technique, soudées par la joie d’une aventure commune et le désir de servir ; nous voulons en faire des patrouilles d’avant-garde, des commandos de la joie et de l’amour.

Les critères de qualification des patrouilles cimes

Nous demanderons d’abord aux garçons de relever un défi, du même type que ceux déterminés dans CAP 90 : cela suppose de réaliser dans une technique donnée, choisie parmi celles proposées dans les brevets majeurs, une action de haut niveau, exigeant un plan d’action, une préparation soignée, des efforts certains de dépassement, de courage, d’habileté et de compétence, dans une réalisation qui sera obligatoirement limitée dans le temps ; un compte rendu fera apparaître les qualités de communication.

La progression spécifique des garçons dans la technique choisie devra être matérialisée par l’acquisition d’au moins un brevet majeur et trois brevets simples, dans le cadre de la réalisation du défi.

Mais sur le plan pédagogique qui nous intéresse ici, ce défi de patrouille doit être conçu comme une source de motivation. A partir de l’objectif qu’il représente, il sera plus aisé de demander aux garçons, d’une part, de poursuivre leur progression personnelle, d’autre part d’aller plus loin que la simple technique, d’où les deux autres critères :

La progression personnelle, c’est la progression globale, par rapport aux cinq buts du scoutisme.

lle se manifeste par la progression dans les épreuves de classe. Nous demanderons aux
patrouilles cimes de compter deux premières classes et trois secondes classes.

Aller plus loin que la technique : Quand on a réussi à grimper au sommet d’une montagne, il faut ensuite en redescendre : l’énergie et le dynamisme de la patrouille devront servir aux autres, à travers une action d’Evangélisation menée par la patrouille.

La qualification de patrouille est un moyen pédagogique qui est à la disposition exclusive du CT :

Si la qualification est proposée aux patrouilles et non aux troupes, c’est avant tout pour renforcer la responsabilité du CP et vous rappeler, à vous les chefs, que c’est la patrouille qui est le cadre d’action du jeu scout. Mais il est souhaitable, quand cela est possible, de lancer toutes les patrouilles de la troupe dans la qualification. Cependant, il ne faut pas que dans une troupe, une patrouille apathique constitue un boulet pour celles qui veulent aller plus loin.

CDH et système des patrouilles : L’opération est un moyen de dynamiser le système des patrouilles, de motiver celles-ci par une saine émulation : une seule peut se lancer dans l’opération, toutes les patrouilles de la troupe peuvent relever un défi identique ; chaque patrouille peut choisir une qualification distincte pour parvenir à un défi commun à l’ensemble de la troupe. Il y a de nombreuses formules à votre disposition. Cela aura inévitablement des conséquences sur le programme de camp et d’année, qui devront vraiment être construits en fonction de la personnalité et du niveau de chaque patrouille.

Voilà pourquoi la décision de se lancer dans l’opération est prise par la Cour d’Honneur, même si une seule patrouille est concernée.

Voilà pourquoi c’est la CDH qui bien sûr remet les classes et les brevets obtenus mais aussi juge le résultat de l’action ; elle devra veiller non seulement à ce que les trois catégories de critères définis plus haut soient réunis mais aussi à ce que l’esprit scout de la patrouille soit indiscutable (par exemple ne pas verrouiller l’accès de la patrouille à des nouveaux sous prétexte qu’ils feraient baisser le niveau ; Au contraire, la capacité de la patrouille à attirer, accueillir et former des nouveaux doit être prise en compte dans le résultat de l’opération).

A la différence de CAP 90, il n’y aura pas de limite de temps pour se lancer dans l’opération. Chaque troupe utilise à sa guise ce support et fixe ses propres délais.

Le niveau national de l’opération est à la fois un gage de qualité et une source de motivation supplémentaire pour les garçons.

La qualification de “patrouille cime” sera un label de qualité du mouvement. Il devra être reconnu par lui.

Voilà pourquoi les CT dont les patrouilles veulent se lancer dans l’opération, devront au moins au début de celle-ci, en informer le CNE, en indiquant le défi et l’action d’Evangélisation choisis. Le CNE donne son accord en fonction du niveau, qui devra être élevé - et identique - pour l’ensemble des patrouilles cimes de France.

En fin d’opération, la décision de la CDH est transmise au CNE. En cas de succès, la patrouille reçoit un numéro de patrouille cime, un insigne numéroté pour le fanion de patrouille et pour chaque garçon. Le nom de la patrouille et une description de son action seront publiés dans la revue du mouvement.

La qualification est un moyen pédagogique, pas un acquis définitif... La patrouille ne conserve le nom de patrouille cime et les insignes de qualification qu’à condition qu’elle se lance, au plus tard dans les 6 mois suivants, dans une nouvelle opération (pas forcément dans la même technique).

Les raiders scouts

Nous avons déjà constaté que la 1ère classe apparaissait trop souvent comme le but ultime - souvent inaccessible - des éclaireurs. Les brevets majeurs dont le sens et le contenu ont été reprécisés dans “Badges”, proposent déjà un attrait supplémentaire au-delà de la 1ère classe. Mais ils ne suffisent pas pour répondre à l’objectif missionnaire.

Voilà pourquoi nous avons décidé de lancer, en accord avec Michel Menu, leur fondateur, une nouvelle vague de “raiders scouts”.

Je ne vais pas reprendre leur histoire, ni les magnifiques et exaltantes pages de l’épopée du scoutisme qu’ils ont déjà écrites : je vous invite à lire Michel Menu, qui la retrace avec l’énergie et l’humour que nous lui connaissons dans “Aventure vraie avec les raiders scouts” (en vente à Carrick).

Je voudrais simplement rappeler, en reprenant les termes de Michel Menu lui-même, ce qui l’avait séduit chez les raiders de Wingate et qui rappelait les traits caractéristiques de ces soldats de la paix et de l’amour que veulent être les scouts : une santé de grand air développée par l’entraînement, le caractère consolidé par l’observation, la réflexion, l’endurance et la volonté ; la débrouillardise, faite d’optimisme et d’idéal pratique ; la solidarité, poussée à fond dans la vie d’équipe, épanouie dans la vie de tous les jours en esprit de service ; la foi, non pas en des idéaux courants d’air passagers ou incertains, mais en Dieu, le Dieu de Jésus-Christ.

Ce sont de tels hommes qui peuvent aujourd’hui oeuvrer à la Nouvelle Evangélisation.

Le raider scout est un garçon qui a entendu et compris le message de l’Evangile ; il s’efforce de le vivre. C’est parce qu’il est tellement plein de l’amour du Christ qu’il en déborde. Sa foi se manifeste surtout par sa volonté de servir. C’est ce qui caractérise le raider scout et qui est symbolisé par l’insigne qu’il porte : une bouée, pour la lancer aux autres, pour les aider à surnager. Des ailes portent la bouée : pour agir vite, avec compétence. La croix scoute est au centre de la bouée : c’est le signe de l’esprit qui anime le garçon : non par orgueil ou gloire personnelle, mais humble service du Christ des Béatitudes.

Le raider scout s’entraîne à servir :

  • par la pratique d’un sport exigeant cran et maîtrise de soi, esprit de risque,
  • par la formation de sa volonté, à travers le raid solitaire,
  • par la maîtrise des techniques d’intervention et de secourisme,
  • par sa capacité à communiquer avec les autres en utilisant les moyens adaptés,
  • par son action missionnaire là où il se trouve.

Comment devenir raider scout ?

Il faut d’abord avoir fait la preuve de sa capacité à entraîner les autres en emmenant sa patrouille au niveau des patrouilles qualifiées. Il ne peut y avoir de raider scout que dans ces patrouilles.

Le candidat raider scout doit ensuite montrer son aptitude à servir dans les cinq domaines évoqués ci-dessus : sport, raid, intervention, communication, mission.

Cette aptitude sera appréciée par la Cour d’Honneur.

Je ne souhaite pas, pour l’instant, fixer de règles strictes. L’essentiel est que la CDH s’assure que le candidat raider scout ait atteint le niveau demandé.

En pratique, un candidat raider scout sera déjà titulaire au moins d’un brevet majeur, obtenu dans le cadre de l’opération de qualification de sa patrouille. Il faudra tester son aptitude dans les autres domaines (il paraît excessif d’aller lui demander d’autres brevets ; une épreuve significative dans chaque domaine apparaît suffisante). Par exemple, dans le cas d’un scout déjà titulaire d’un brevet majeur d’intervention, on pourra lui demander :

  • une épreuve sportive (saut d’initiation et de confirmation en parachute, expérience de conduite de pilotage d’un planeur et d’un avion, descente de rivière en kayak ou en raft, etc.) ;
  • un raid en solitaire ;
  • une action de communication (intervention à la radio, une conférence devant un public d’adultes, un reportage audiovisuel, etc.) ;
  • une action d’évangélisation.

Bien entendu, si le garçon est déjà titulaire de brevets dans l’un de ces domaines, il ne sera pas nécessaire de lui redemander de faire ses preuves.

Les épreuves complémentaires seront, au début, déterminées pour chaque candidat par le CT avec le CNE ou les chefs désignés par ce dernier, pour assurer la qualité et l’homogénéité au niveau national.

Il est bien évident que la réussite des épreuves implique un entraînement sérieux du garçon. Une troupe dont les garçons souhaitent devenir raiders scouts doit les aider à cette préparation en faisant un effort particulier dans les cinq domaines raiders scouts. Les actions de qualification des patrouilles devraient être orientées vers ces activités (mais ce n’est pas une obligation).

C’est la Cour d’Honneur de la troupe, là encore, qui apprécie l’aptitude du candidat à prendre son engagement raider scout. Le texte de cet engagement sera prochainement publié.

Au cours de cette cérémonie, le garçon recevra l’insigne raider scout numéroté qui aura été transmis par le CNE.

Le développement de la branche

Si nous croyons que le scoutisme est un moyen d’Evangélisation des jeunes, il faut nous débarrasser de notre frilosité et faire en sorte d’en faire profiter d’autres jeunes. CAP 2000, cela doit être aussi 2000 nouvelles patrouilles... bien avant l’an 2000 !

Le développement de la branche est avant tout une affaire de volonté missionnaire. De grâce, cessons de “ronronner” gentiment dans notre coin ! Prenons conscience de l’enjeu pour les jeunes.

Deux moyens de développement existent :

Le premier, le plus efficace, est celui du dédoublement des troupes.

Confions la responsabilité de cette mission aux garçons eux-mêmes, par l’intermédiaire des Cours d’Honneur. A elles d’établir un plan de développement et de recrutement pour passer à 4 puis 5 patrouilles et parvenir au dédoublement.

L’élévation du niveau des patrouilles par les opérations de qualification exigera aussi que l’on nourrisse la soif d’aller de l’avant chez les scouts de 1ère classe et les raiders scouts.

L’autre moyen est la création des patrouilles libres, qu’il faut utiliser bien sûr en cas de manque de chefs.

L’action d’évangélisation d’une patrouille ou d’un candidat raider scout peut tout à fait consister à épauler une PL pour démarrer et vivre.

Une PL peut être rattachée à une troupe ou bien au Réseau National des PL.

Pour aider au démarrage des PL, un livret est à votre disposition : PL mode d’emploi.

Conclusion : n'oublions pas les chefs !

Quelle que soit la motivation, l’enthousiasme et la générosité des garçons, cette opération ne donnera sa pleine mesure que si elle est menée par des chefs maîtrisant bien la méthode, techniquement compétents, spirituellement entraînants.

J’avais d’abord envisagé de la limiter aux troupes dirigées par des scoutmestres brevetés, mais j’ai finalement décidé de laisser s’y lancer tous les CT qui le veulent, en leur demandant toutefois de poursuivre leur formation sur le triple plan pédagogique, technique, spirituel (camps techniques, contacts auprès des équipes techniques éclaireurs, MacLaren, préparation du Départ Routier)...

“Ni celui qui plante n’est quelque chose, ni celui qui arrose, mais celui qui donne la croissance : Dieu”. (St Paul 1 Co. 3, 7)

Jean-Michel Permingeat
ancien Commissaire National Eclaireur (1989-1995)
Commissaire National Général Scout (depuis 2005)